L’IRM pourrait changer le plan chirurgical en cas de résection hépatique 

Selon les résultats d’une recherche publiés dans l’édition de novembre 2017 de la revue HPB, l’IRM rehaussée par l’acide gadoxétique (IRM-EOB) est supérieure à la TDM de contraste (TDMC) pour la détection préopératoire des petites métastases hépatiques du cancer colorectal (MHCC) chez les patients ayant déjà reçu une chimiothérapie. Ce résultat a aussi mené à la conclusion que la performance diagnostique supérieure de l’IRM-EOB pourrait modifier le plan de chirurgie chez près de la moitié des patients devant subir une résection hépatique. 

Des investigateurs de l’Hôpital Princess Margaret, dont le Dr Kartik Jhaveri, auteur principal, ont comparé prospectivement l’utilisation de l’IRM-EOB et de la TDMC pour la détection préopératoire des MHCC chez 51 patients ayant reçu une chimiothérapie préopératoire et considérés comme des candidats à une résection hépatique. 

Deux radiologues indépendants ont examiné à l’insu les images de TDM et d’IRM, avec un délai d’au moins quatre semaines entre l’interprétation de chacune des deux modalités. Les radiologues ont caractérisé les lésions à l’aide d’un système de notation en 5 points (où 1 = clairement métastatique et 5 = clairement bénigne). En tout, 41 patients ont subi une résection hépatique après une période moyenne de 35 jours suivant le dernier examen d’imagerie. On a procédé à l’examen macroscopique des prélèvements hépatiques, et des sections représentatives ont été envoyées pour une évaluation histopathologique, laquelle a servi de norme de référence. 

Les plus grandes différences entre l’IRM et la TDM ont été observées dans le cas des petites lésions (≤ 1,0 cm), les lésions de cette taille comptant pour 38 % (58/151) des MHCC diagnostiquées à l’examen histopathologique postopératoire. Par exemple, la sensibilité de l’IRM s’est révélée significativement supérieure à celle de la TDM pour la détection des petites MHCC par les deux radiologues (R1, 93 % vs 29 %; R2, 79 % vs 60 %; p < 0,001), sans différence significative entre les deux modalités sur le plan de la sensibilité pour la détection des lésions plus volumineuses (> 1 cm). De plus, le nombre de petites lésions (≤ 1,0 cm) diagnostiquées comme étant de nature indéterminée était significativement plus faible avec l’IRM qu’avec la TDM (résultat combiné pour les deux radiologues : 7 % vs 33 %; p < 0,001). 

La sensibilité supérieure de l’IRM a permis la détection de 41 et de 38 métastases supplémentaires par les radiologues 1 et 2, respectivement, comparativement à la TDM. En outre, certaines lésions qualifiées de bénignes ou de nature indéterminée à la TDM (55 lésions pour le radiologue 1 et 25 lésions pour le radiologue 2) ont été diagnostiquées comme des métastases à l’IRM. D’après ces différences entre les deux modalités sur le plan de la performance diagnostique, l’IRM pourrait avoir changé le plan de chirurgie chez 45 % des patients. 

  1. Jhaveri K et al. HPB 2017; 19(11):992-1000